L’Orient Express, de nouveau sur les rails

Les voyages reprennent pour l’Orient Express

Le premier trajet de l’Orient Express date du 4 octobre 1883. De Strasbourg à Constantinople (Istanbul aujourd’hui), ce voyage marquera le début d’une histoire légendaire mêlant luxe, confort, standing et grandeur. La beauté de l’Orient Express et ses services à bord ont traversé l’Europe du XIXe et XXe siècle. En 1977, l’aventure telle qu’on la connait se termine en raison de l’engouement des voyages aériens. C’est donc il y a 45 ans que le célèbre trajet Strasbourg – Constantinople a eu lieu.

La promesse d’une réplique parfaite de l’Orient Express

Des techniques de construction datant du siècle dernier

 Gatien, consultant en ingénierie mécanique intervient sur ce projet

Le groupe Venice Simplon-Orient-Express (VSOE) travaille sur la remise en service de l’Orient Express en nous promettant une réplique exacte. C’est à partir des wagons retrouvés que les équipes œuvrent à faire renaître le mythe ferroviaire. Gatien, ingénieur mécanique et consultant en ingénierie nous parle de la difficulté de travailler sur une construction vieille de plus de 100 ans avec les techniques et enjeux d’aujourd’hui.

Orient Express version 2022, quelle différence avec l’ancienne ?

Une mission en ingénierie mécanique, trois objectifs

Premier objectif : la modélisation de prototypes à l’air de la conception numérique

« L’objectif de la mission est double, le premier est de réussir à modéliser les prototypes d’une gamelle étanche dans le temps, servant à accueillir les fenêtres ouvrantes des voitures. Cela pourra permettre d’éviter la rouille en évacuant l’eau hors du châssis. Pour ce premier objectif, je travaille sur un logiciel de conception (CAO) qui n’existait pas à l’époque et est obligatoire aujourd’hui pour une réalisation industrielle. De plus, je travaille beaucoup en relation avec l’atelier d’ACC-M afin d’identifier un prototype industrialisable et présentable au client ».

Une version plus moderne sans que le visuel du XIXe siècle ne soit impacté

En effet, la notion de conservation historique ainsi que les choix luxueux de l’Orient Express, représentent un vrai challenge en 2022. « Les solutions choisies il y a plus de 100 ans imposent de nouvelles contraintes de taille, de matériaux, de durabilité ou d’adaptabilité. Nous devons transformer une réalisation manuelle et artisanale en une version plus moderne et industrielle, sans que l’aspect historique et visuel du XIXe siècle ne soit impacté.  »

Deuxième objectif : Assurer un suivi documentaire, inexistant à l’époque

Gatien, ingénieur mécanique travaillant sur le projet depuis quelques mois, ajoute que le deuxième objectif était d’apporter une mémoire documentaire à la réalisation de cette construction historique. La création de certains éléments du train en 3D et 2D a dû être nécessaire afin d’assurer un suivi de projet et de permettre la traçabilité des spécificités du produit ainsi que le retour d’expériences des personnes travaillant sur le sujet. « Des modes opératoires et des synthèses de choix technique ont également été réalisés pour refléter le travail effectué afin que les générations d’après puissent récupérer la connaissance plus facilement ».

 Troisième objectif : Concevoir une voiture de 9 suites en 4 suites.

 » Le dernier objectif de ma mission sur le projet de l’Orient Express, est de transformer l’intérieur d’une voiture dédiée à accueillir 9 suites à l’origine, en 4. J’ai dû pour cela, reprendre le travail des designers pour pouvoir l’adapter techniquement à ce qui est réalisable en atelier, ainsi qu’en considérant les contraintes techniques que les designers anglais avaient peu considéré, tel que le cheminement de l’eau, du chauffage ou encore de l’électricité. » Ce travail passionnant se fait en binôme, une partie se concentre sur la marqueterie (le décor) et l’autre se concentre sur la chaudronnerie. Ce dernier consiste à réaliser tout ce qui n’est pas visible, mais pourtant nécessaire : plomberie, parois, montants ou encore passages de câbles de supports.